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route rénovée, Ouagadougou, aménagement urbain, Burkina Faso
Voies réhabilitées, nouvelles routes, marchés et gare routière rénovés : le Projet de développement durable de Ouagadougou (PDDO) a quasiment achevé sa première phase. Avec plus de 13 km de routes refaites, le PDDO facilite les déplacements inter et intra-urbains et favorise les échanges sur le territoire communal. Mais pas seulement.

« C’est une bouffée d’oxygène : depuis que la voie a été refaite, on respire mieux, l’espace est plus sain », résume Emmanuel Kosimbo, vendeur de sacs à Ouagadougou. Fini la poussière dans les poumons en période sèche et les grandes enjambées pour accéder à son espace de vente lors de la saison des pluies. Le commerçant a installé son magasin en 2008.  

Habitant Ouagadougou, Burkina Faso
Emmanuel Kosimbo devant sa boutique © Dimanche Yaméogo

 

« Avant, ce n’était qu’un tas de gravats et de boue », montre-t-il du doigt avant de poursuivre : « Je me suis installé en bordure de route pour que les personnes dans les véhicules voient mes marchandises, mais peu d’entre elles daignaient s’arrêter. Elles étaient plutôt occupées à lutter contre les nids-de-poule et les voies détériorées et à jongler avec les embouteillages. » Même calvaire pour Adama Sawadogo, la trentaine, vendeur de vêtements d’occasion. « À l’époque, je devais nettoyer les vêtements toutes les heures à cause de la poussière ou les envelopper dans un sac plastique. La clientèle se faisait rare », se souvient-il. 

Rénover, aménager, étendre

Les avenues de la Bonté, Jean-Baptiste Ouédraogo, Dima Koom mais aussi la rue qui mène à l’avenue Naba Yilen : autant de tronçons qui se trouvaient dans un état de délabrement avancé. En 2013, la mairie de Ouagadougou s’engage dans un programme d’extension prioritaire de la voirie en deux phases, avec le soutien de l’AFD. L’objectif : désengorger une ville qui explose face à l’urbanisation massive et à la population croissante. La première phase démarre en 2015 et concerne l’aménagement des voies dégradées et impraticables des arrondissements 3 et 4. Montant total : 12,5 milliards de francs CFA destinés au bitumage, à l’aménagement et à l’assainissement. Trois tronçons totalisant une longueur d’environ 13 km sont concernés pendant les trois années que durent les travaux. 

route rénovée, Ougadougou
© Dimanche Yaméogo / AFD

 

En juin 2016, les routes refaites sont inaugurées. Progressivement, ces artères autrefois désertes s’animent. Restaurants, garages de mécaniciens, ateliers de couture et de coiffure… « Ces aménagements ont réellement un impact positif sur l’économie de la ville, ils ont donné la possibilité aux commerces de s’installer aux abords des routes à présent bitumées », souligne Elie  Sawadogo, agent municipal. C’est à lui que revient la charge de suivre les travaux. Adama, le vendeur de vêtements, est aux anges : « La clientèle afflue car elle n’a plus à craindre l'état de la route. Mes clients sont à la fois des gens du quartier, des passants et des résidents d’autres quartiers. Je les ai fidélisés. » Il a amélioré son installation. D’un abri de fortune, il est passé à un magasin en dur avec une grande vitre qui laisse entrevoir ses marchandises. 

Pour aller plus loin, la mairie décide en 2017 d’entreprendre des travaux complémentaires de drainage pluvial dans les arrondissements 3 et 4 pour lutter contre les inondations.

Prochaine étape : les services à portée de main

En plus de désengorger le centre-ville, la seconde phase du PDDO prévoit « de créer des infrastructures de loisirs dans les zones périphériques, surtout dans la zone Est », précise Elie Sawadogo. Marchés, établissements scolaires, centres de santé, plateformes sportives, espaces verts, équipements culturels… La mairie souhaite réunir les conditions pour que les habitants puissent vivre le mieux possible dans leurs quartiers, en leur offrant un cadre de vie plus agréable. Et cela va bien au-delà des loisirs : « Au niveau de l’éducation, il s’agira d’agrandir dans la mesure du possible les établissements scolaires. Côté santé, l’ambition est d’offrir des services décents dans les centres », explique le fonctionnaire de la mairie. Le projet est ambitieux : trois quartiers de la périphérie de la capitale burkinabé devraient devenir des « centres-villes secondaires », mieux équipés. Cette nouvelle phase devrait débuter en 2019 pour s’achever en 2022. Ouagadougou n’a pas fini de changer.