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producteurs formés ont amélioré leurs conditions de vie
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emplois créés par les entreprises accompagnées
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partenaires devenus des fournisseurs réguliers
Avec le programme TRANSFORM, l'AFD et ses partenaires donnent l'opportunité aux entrepreneurs camerounais de faire éclore leurs initiatives. Une façon innovante et efficace de relancer la filière agricole du Cameroun, avant d'étendre le programme à d'autres pays.

Le secteur agroalimentaire camerounais bénéficie d’un terreau favorable : son marché urbain et son secteur agricole sont en plein essor. Pourtant, les agriculteurs peinent à trouver suffisamment de débouchés pour leur production, l’accès au marché formel leur étant limité. Ils finissent donc par brader leurs récoltes sur le marché informel. Paysans et petits entrepreneurs du secteur rencontrent également des obstacles pour s’approvisionner en matières premières agricoles, en emballage... Ils souffrent aussi d'un manque d’expertise et de capital. Enfin, les petites structures éprouvent des difficultés à faire grandir leur activité.

Pour lever ces obstacles, l’AFD et l’Institut européen de coopération et de développement (IECD) ont lancé le projet TRANSFORM en 2015. Ce dispositif original combat la précarité des agriculteurs en leur offrant des débouchés plus stables et rémunérateurs. Son action gravite autour du centre TRANSFORM : un lieu où interagissent les agriculteurs et les entrepreneurs de l’agroalimentaire. On y forme et accompagne individuellement les agriculteurs partenaires ; c'est aussi un laboratoire pour superviser la transformation des produits issus de l’agriculture locale. Le centre remplit également le rôle d’incubateur de PME agroalimentaires innovantes. Dernière fonction du lieu : il facilite le transport des produits agricoles et des produits transformés vers les grands centres urbains de distribution.

 

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Robertine : « Un long travail, mais quelle satisfaction ! »
Robertine a commencé à fabriquer des sirops et des liqueurs de fruits il y a 25 ans. « Au départ, je ne faisais cela que pour ma famille et mes amis. J’avais envie de travailler avec mes mains et j’ai fait de cette passion mon métier. Je me suis lancée et j’ai monté ma boutique. Je ne l’ai jamais regretté malgré tous les obstacles.

La formation m’a permis de beaucoup progresser sur la gestion, l’organisation et la prévoyance à moyen et long terme. Quant à mes étiquettes, elles ont aussi connu plusieurs modifications. Au départ, elles étaient écrites à la main mais petit à petit, j’ai fait évoluer le graphisme et la qualité. J’ai toujours eu beaucoup de mal pour trouver des emballages pour mes bouteilles qui sont en verre de récupération. Désormais, je cible des fournisseurs afin d’avoir des bouteilles originales avec l'objectif de me différencier.

Mais je conserve une façon de travailler artisanale de sorte à maintenir une qualité optimale. Je me concentre sur un segment de marché qui exige des produits de qualité. D’ailleurs, je viens d'apprendre une très bonne nouvelle : j’ai décroché mon premier bon de commande avec Carrefour. Je suis maintenant référencée chez eux, j’attendais cela depuis très longtemps. Cela a été le fruit d’un long et dur travail, mais quelle satisfaction ! »
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Gilles : « Aujourd'hui, j'emploie plus de dix personnes ! »
Gilles et sa boulangerie ont rejoint TRANSFORM il y a à peine un an avec très peu de moyens. « J’ai commencé dans la cuisine de mes parents ; aujourd’hui j’ai mon propre local et j’emploie une dizaine de personnes.

À mes débuts, je dormais dans ma boutique, je travaillais jour et nuit. Grâce à TRANSFORM, j’ai appris à organiser ma production et à calculer mes coûts de revient. Je sais gérer mon équipe et je parviens même à dégager du temps. Désormais, je maîtrise mieux les règles d’hygiène et de sécurité en alimentaire. Les procédés de fabrication sont plus clairs et chaque produit est calibré.

Avec la formation, j’ai appris à diversifier largement ma gamme de produits. Je fais des brioches, des galettes, des gâteaux de mariage et d’anniversaire… Je n’avais que quatre références auparavant ! Je me suis rendu compte que j’étais capable de développer mon activité malgré le peu de moyens que j'avais. Progressivement, j’ai acheté des équipements pour faciliter mon travail, un petit four, une moto… et il y a quelques jours j’ai même pu m’acheter une voiture.

J’ai eu des propositions pour faire une chaîne de boulangerie mais pour l’instant je préfère y aller étape par étape. À court terme, j’aimerais plutôt faire de la livraison : je pense que je serai capable de livrer au moins 500 brioches par jour d’ici six mois. »
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TRANSFORM veut s'exporter

Après le succès du centre TRANSFORM au Cameroun, son jumeau a vu le jour en Côte d’Ivoire. Les deux centres se donnent trois ans pour atteindre les objectifs suivants : 

  • La formation et l'accompagnement de 80 entrepreneurs ou porteurs de projets ;
  • Professionnaliser 400 producteurs agricoles et leur donner accès aux circuits formels ;
  • Mettre en réseau producteurs, transformateurs et distributeurs afin de constituer de nouvelles branches ;
  • Lancer une entreprise sociale pour fournir des services à prix bonifiés aux acteurs des filières agricoles et agroalimentaires partenaires (location d’équipement, expertises…).
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