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rencontre Tunisie migrations
Ce vendredi 12 octobre sera lancé à Beni Khedache, dans le gouvernorat de Médenine, un projet inédit d’intégration des enjeux migratoires dans le développement local. Décliné en parallèle dans trois autres territoires tunisiens, ce projet agira sur l'emploi des jeunes et l’apport des migrations au développement.

En Tunisie, le taux de chômage dépasse 36 % chez les 15-29 ans. Le manque de perspective professionnelle est l’une des causes qui poussent les jeunes à partir. Parallèlement, la stratégie nationale migratoire développée par l’État tunisien vise à renforcer la gouvernance des migrations et la contribution des migrations au développement local, régional et national.
« C’est l’enjeu principal du projet que nous soutenons aujourd’hui, permettre à la politique nationale migratoire d’être mise en œuvre au niveau local, en associant tous les acteurs du territoire : institutions, collectivités, société civile, secteur privé, etc. », indique Olivier Kaba, responsable équipe projets Migrations à la direction des opérations du groupe AFD. 

Accompagnement de 1 200 jeunes vers l’emploi

Via une dotation de 3,1 millions d’euros allouée par l’Union européenne dans le cadre du projet ProGres Migration(1), l’agence AFD de Tunis, associée à un groupement de deux ONG, appuie l’État tunisien et les nouveaux maires des municipalités ciblées dans l’amélioration de la gestion locale des migrations. Les deux ONG impliquées sont déjà bien ancrées en Tunisie : Mercy Corps œuvre pour l’insertion socio-économique des jeunes, et le Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural (GRDR) est spécialisé dans la planification migrations et développement.

La diaspora représente un levier majeur de développement local.

Olivier Kaba, responsable équipe projets Migrations à l'AFD

Le projet sera lancé par le groupement d’ONG dans quatre gouvernorats tunisiens. Une première journée d’inauguration a déjà eu lieu le 28 septembre à Sbeïtla (gouvernorat de Kasserine). Une deuxième se tiendra le 12 octobre à Beni Khedache (Médenine). Viendront ensuite une présentation à Aïn Draham (Jendouba), puis dans l’une des communes du Grand Tunis. Chaque fois, les objectifs sont les mêmes. « Il s’agit d’abord d’établir un profil migratoire du gouvernorat, c’est-à-dire d’étudier les flux de populations qui partent, arrivent ou transitent sur son territoire, pour ensuite définir un plan d’actions pertinent. Et ce, de façon concertée avec une centaine d’acteurs locaux institutionnels et issus de la société civile, explique Laure Boutteau, chargée de projets à l’agence AFD de Tunis. Le projet prévoit par ailleurs l’insertion socio-économique de 1 200 jeunes, tunisiens ou non, d’ici à décembre 2020, date de clôture du projet. » 

Une forte mobilisation de la diaspora

En amont du lancement officiel à Sbeïtla, les acteurs locaux associés au projet participaient à un atelier de formation sur les liens entre migrations et développement et sur la méthodologie du projet (voir photo). Parmi la centaine d’acteurs que le projet mobilise, on trouve des représentants des collectivités, de la société civile, des réseaux entrepreneuriaux, des institutions de microfinance, mais aussi des représentants des Tunisiens de l’étranger. Le projet prévoit en effet de renforcer le rôle économique majeur de cette diaspora dans le développement de leurs communes d’origine, en favorisant par exemple les investissements créateurs d’emplois.

Un projet pilote 

« C’est le premier projet que nous menons sur la gestion locale des migrations, souligne Olivier Kaba. Nous y apportons une attention particulière, car il illustre bien la notion de gouvernance des migrations qui est au cœur de la stratégie de l’AFD et du Global Compact for Migration(2). Les modalités d’appui développées par Mercy Corps et le GRDR pourraient en outre être adaptées à d’autres régions de Tunisie voire à d’autres pays. »


(1)    ProGres Migration Tunisie est un projet de l’Union européenne en Tunisie qui a pour objectif de renforcer la gouvernance de la migration et de développer les opportunités socio-économiques des migrants potentiels ou en situation de migration au travers de quatre composantes : la mise en œuvre de la stratégie nationale migratoire de la Tunisie ; le développement des opportunités d’emploi et d’investissement par la mobilisation de la diaspora ; la mise en place d’un service d’accueil et de réintégration socio-économique des migrants tunisiens et la gestion locale des migrations.
(2)    Le Global Compact for Migration, ou Pacte mondial pour les migrations, sera le premier accord négocié entre gouvernements, sous les auspices des Nations unies, destiné à couvrir toutes les dimensions des migrations internationales à travers une approche globale et exhaustive.