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Projet de communauté thérapeutique à Awala, Guyane française, soutenu par l'AFD
À l’ouest de la Guyane, dans la commune d'Awala-Yalimapo, l’Association Akatij commence à construire une structure d’accueil destinée aux femmes en situation d’addiction. Cette communauté thérapeutique leur permettra de se rétablir, de recréer des liens et de changer de trajectoire.

Alors que la consommation de drogues augmente en Guyane, les dispositifs d’accompagnement ne sont pas adaptés aux besoins, notamment pour les femmes. Bien souvent, leur seule option est de quitter le territoire pour rejoindre une structure des Antilles ou de métropole. Et les mères renoncent souvent à cette option pour pouvoir rester avec leurs enfants.

Dans ce contexte, l’association Akatij met en place, avec l’appui financier de l’AFD via un prêt de 2 millions d’euros, un projet de communauté thérapeutique exclusivement réservée aux femmes, avec ou sans enfants, souffrant d’addictions. L’établissement sera un lieu d’accueil avec une approche basée sur l’entraide et la responsabilisation des usagères, complétée par un suivi thérapeutique complet.


Prendre de la distance 

Située en bord de mer, à l’ouest du territoire guyanais et près de la frontière surinamaise, Awala-Yalimapo est une commune propice au ressourcement. L’implantation de la communauté thérapeutique dans un tel cadre permettra aux usagères de bénéficier de conditions de vie adaptées pour leur rétablissement, dans un lieu éloigné des risques.

Le bâtiment qui les accueillera a été conçu pour créer un climat convivial et chaleureux. Les espaces collectifs, tels que la salle à manger, la mezzanine ou le potager, sont complétés par de petites unités respectant l’espace de chacune.

Quand on soigne les femmes, on soigne toute la communauté.

Clara De Bort, directrice de l’ARS Guyane
Un suivi thérapeutique complet

L’Akatij initiera une prise en charge globale qui facilitera le rétablissement des usagères dans tous les aspects de leur vie. Sur le plan social, les femmes seront accompagnées dans leurs démarches d’accès aux droits, la régularisation de leur situation, tout en préparant progressivement leur réinsertion sociale et professionnelle.

Un suivi psychothérapeutique sera également mis en place à travers des consultations individuelles, avec un focus sur la verbalisation du ressenti et des expériences. L’équipe médicale interne assurera le lien avec les centres de soins extérieurs pour les actes de soins, dépistage et vaccinations.

La remobilisation du réseau social primaire (famille, amis…) viendra compléter le dispositif pour renforcer ou restaurer les liens défaits par la situation d’addiction. L’axe parentalité visera quant à lui la réappropriation du lien maternel, grâce à l’apprentissage des gestes qui permettront d’autonomiser les mères et de développer la confiance mère-enfant. Les enfants vivant au sein de la communauté thérapeutique, eux-mêmes souvent fragilisés par la situation de leur mère, bénéficieront quant à eux d’un suivi spécifique.

 

Confiance et estime de soi

La communauté thérapeutique pourra accueillir 40 personnes (25 femmes, 15 enfants). Le séjour, d’une durée prévue de 1 à 2 ans, sera structuré en plusieurs phases, de l’accueil à l’autonomisation, en passant par l’implication au sein du groupe et la responsabilisation progressive. Le quotidien sera marqué par des temps individuels avec les référents et des temps collectifs avec le groupe : tâches ménagères, activités thérapeutiques, temps de loisirs, participation au conseil de maison… Rendez-vous en 2021 pour l’ouverture de la communauté.

On a fait le choix d’accueillir la communauté thérapeutique car on se doit d'apporter une réponse à ce public qui prend de plus en plus d'ampleur dans l'Ouest.

Jean-Paul Ferreira, maire d’Awala-Yalimapo